mardi 26 janvier 2016
jeudi 14 janvier 2016
Le malade dans la société
Dr. Siri KENEPRACHANH
Université Nationale du Laos – Vientiane
Le malade dans la société
Le statut du malade est fait de deux composantes : des
droits et des obligations.
Droits du malade
Il y a deux droits principaux du malade :
L’exemption des responsabilités et des obligations
Le droit à l’aide
Le malade, à cause de sa maladie, devient incapable
d’exercer ses fonctions sociales et familiales. Cette exemption pourrait être
complète ou partielle, de courte ou de longue durée ; c’est la raison pour
laquelle elle devra être justifiée par le médecin qui, lui seul, est capable de
l’autoriser, en l’attestant, par un certificat d’incapacité de travail.
Le malade est incapable de se guérir lui-même ; pour
être sain, il devrait s’adresser chez celui dont les connaissances techniques
permettent de lui rendre la santé, c’est-à-dire, chez un médecin. Pour que les
recommandations de celui-ci puissent être accomplies, il faudrait que la
société prenne en charge le malade par ses organisations spéciales (hôpitaux,
sécurité sociale, etc…
Obligations du malade
Elles sont deux également :
Souhaiter aller mieux
Coopérer à la guérison
La première des obligations, celle de souhaiter aller mieux,
signifie que le malade doit considérer son état comme désagréable, pénible pour
lui, c’est-à-dire, qu’il doit vouloir retrouver sa santé. Cela se voit souvent
mais il y a des cas où la situation d’être malade présente, pour le sujet, tel
ou tel avantage ou bien, qu’il ne se reconnaît pas comme malade, comme dans le
cas d’une maladie psychique. Dans la dernière situation, la société peut
prendre la décision de traiter le malade de force.
L’obligation de coopérer à la guérison pourrait se présenter
sous différentes formes :
Le malade devrait aller chercher un médecin
Le malade devrait observer les prescriptions médicales
Le malade ne devrait pas se faire traiter simultanément chez
plusieurs médecins sans que chacun d’eux ne le sache
Cette obligation devient une obligation de valeur
particulière en cas de malade dite « fonctionnelle ».
Une fois tombé malade, le sujet ne pourra pas mener sa vie
d’autrefois. Il réagit au fait de ne plus être sain, de devenir malade. Les
sujets différents présentent plusieurs types de réactions à la maladie, parmi
lesquelles on peut mentionner les réactions suivantes :
La dépression
La révolte
La résignation
Le soulagement, y compris le refus de guérir
La dépression est une réaction la plus
adéquate du point de vue du « bon sens ». Cette dépression, d’après
sa genèse, peut être classée parmi les dépressions psychogènes, apparaissant à
cause d’une frustration. On trouve ici, à côté de l’humeur dépressive, la
lassitude, les différents troubles somatiques, les troubles neurovégétatifs,
les pensées hypocondriaques, les troubles du sommeil. Il faut qu’on sache faire
le diagnostic différentiel entre la dépression névrotique et la mélancolie
vraie entrant dans le domaine de la psychose maniaco-dépressive. Dans le cas de
la dépression névrotique, il n’y a pas d’antécédents personnels et familiaux,
ni de morphologie particulière, ni d’idées délirantes d’auto-accusation ou
suicidaires. Les tendances suicidaires, bien que très rares, peuvent apparaître
comme une réaction à la malade mais, habituellement, elles ne sont jamais
réalisées.
Au cours de la dépression névrotique causée par une maladie
quelconque, les troubles dépressifs sont nuancés par une asthénie intense.
L’évolution de cette réaction dépressive dépend de plusieurs facteurs, y
compris l’évolution de la maladie principale, de la personnalité du malade et
des actions thérapeutiques du médecin traitant. Habituellement, son issue est
favorable.
En cas de révolte, le sujet exprime son
mécontentement, son hostilité à l’égard d’un sort injuste, du milieu familial
et de son médecin traitant. Cette réaction du malade pourrait provoquer
l’agressivité du personnel médical si celui-ci ignore l’existence de ce mode de
réaction du malade à sa maladie.
La réaction de résignation signifie que le
malade accepte son destin, arrête de « se battre » et est prêt à accueillir
n’importe quelle fin, y compris la mort.
La réaction de soulagement se rencontre dans certaines
situations particulières, notamment, dans le cas où l’état de maladie aide le
malade à trouver une solution à des problèmes difficiles à résoudre. Une exemption
des responsabilités résultant d’une maladie devient, pour le sujet, un moyen
lui permettant de se tirer honorablement des affaires financières,
sentimentales ou familiales. C’est la raison pour laquelle certains malades
présentent des réactions paradoxales à la maladie, comme le refus de guérir.
Cette réaction prend un aspect particulier connu sous le nom de sinistrose. La
sinistrose signifie consiste en une réaction pathologique d’un sujet accidenté
(du travail, de la guerre, de la circulation) qui refuse de recouvrer sa
guérison. Le sujet ne veut pas guérir ce qui entraîne des répercussions sur son
état somatique. Le sujet prétend être inapte au travail, est insatisfait de
tout et demande une indemnisation maximale pour son incapacité. Il ne faut pas
confondre la sinistrose avec la simulation (une imitation, à des fins
utilitaires, d’un trouble somatique ou psychique) ; en cas de sinistrose,
les troubles sont réels mais augmentés.
Il y a deux groupes de composants qui expliquent le mode de
réaction du sujet à la maladie. Il s’agit de :
Le caractère de la maladie
La personnalité du malade
En ce qui concerne le caractère de la maladie,
on doit prendre en considération les caractéristiques suivantes :
Le mode de l’évolution de la maladie (maladie aiguë ou
chronique, d’apparition brutale ou progressive, le caractère des signes
cliniques, etc…)
La renommée de la maladie dans la population (maladie
bénigne ou maligne ou bien, connue comme maladie mortelle)
Une maladie aiguë, apparaissant en pleine santé,
ne laisse pas au malade le temps de s’adapter à la nouvelle situation. D’autant
plus s’il s’agit d’une maladie grave ou réputée comme telle, ne permettant pas
au malade de mobiliser les mécanismes de défense psychologique les plus
adéquats. Dans de tels cas, des réactions dépressives graves peuvent
apparaître, même accompagnées d’idées suicidaires, bien que les tentatives de
suicide soient rares.
Une maladie chronique grave, permet à la
personnalité du malade de mobiliser ses défenses psychologiques. ici on peut
trouver la succession des phases différentes, à partir de réactions ressemblant
à celles observées lors de maladies aiguës et se terminant par une mobilisation
des modes de défense psychologique, permettant de vivre une vie quasi normale.
Une maladie bénigne aiguë, n’entraîne,
ordinairement, pas de troubles psychologiques particuliers chez un sujet
équilibré. Cependant, elle ne lui permet pas d’accomplir ses tâches immédiates
ou de prendre un repos forcé ou de manifester une réaction de révolte ou
d’irritation.
En parlant de la personnalité du malade comme
d’une composante expliquant la réaction du malade à la maladie, il faut prendre
en considération la structure de la personnalité, y compris l’âge, le sexe, la
position sociale, familiale, ainsi que les antécédents médicaux personnels et
familiaux.
Chez les enfants, la notion de maladie est
inexistante. Ils acceptent avec difficulté d’être alités et de suivre un
traitement.
Chez les adultes, on note des craintes
exagérées par rapport à des complications néfastes d’une maladie (invalidité,
impuissance sexuelle).
Chez les personnes âgées, on rencontre des craintes
face à la mort.
En ce qui concerne le sexe, on sait que
l’homme, en tant que chef de famille, « n’a pas le droit » d’être
malade. Par ailleurs, la femme, même malade, est tenue de s’occuper de sa
famille.
La position sociale. On a remarqué que plus la
position sociale du malade est élevée, moins il a tendance à s’adresser à un
médecin et à suivre les conseils de celui-ci. Le plus étonnant est que les
médecins, eux-mêmes, négligent les conseils de leurs confrères.
Les antécédents médicaux, personnels et
familiaux, se répercutent sur l’attitude du malade confronté à sa maladie.
Combien de malades dits « imaginaires » ne trouve-t-on pas dans des
familles dont certains de leurs membres sont morts d’un infarctus du
myocarde !
Pour comprendre le comportement du malade dans la maladie,
il faudrait étudier les mécanismes de défense du Moi. Ces élaborations sont
faites, de préférence, par les psychanalystes. Bien que nous ne partagions pas
ces notions théoriques, nous nous permettons d’exposer ici les notions
pratiques qui correspondent à la réalité.
Les mécanismes de défense psychologique sont des mécanismes
psychologiques qui permettent à l’individu de diminuer ou de faire disparaître
la tension émotionnelle dans la résolution de conflits. Les psychanalystes
décrivent plusieurs mécanismes de défense. Nous en citerons quelques-uns :
le refoulement, la sublimation, la régression, le déplacement, la projection,
l’identification, la compensation, la substitution, la fantaisie, la
dissociation, la formation réactionnelle, la dénégation.
Nous ne parlerons ici que des trois principaux mécanismes de
défense agissant en réactions des malades à la maladie.
La régression
La formation réactionnelle agressive
La dénégation de la réalité
Pour qu’il y ait apparition de ces mécanismes de défense, il
faut que la maladie soit assez grave et qu’elle dure depuis un certain temps.
Une fois installée, ces mécanismes de défense assurent le comportement du
sujet.
La régression : ce mécanisme implique une
prise par la personnalité d’attitudes et de comportements qui étaient typiques
de l’individu dans sa petite enfance. Cela s’explique du fait de la situation
causée par la maladie : le malade est privé de ses fonctions sociales et
familiales, on s’occupe de lui, on lui demande d’être obéissant, de suivre
minutieusement toutes les prescriptions et recommandations médicales. La valeur
de ce mécanisme de défense peut agir de différentes manières :
En cas de maladie aiguë, il aide le malade à se rétablir et
facilite les soins donnés par le personnel médical.
Il pourrait constituer un obstacle sur le chemin du
rétablissement du malade quand il se prolonge au-delà du laps de temps
nécessaire pour la bonne marche de la guérison.
En cas de maladie chronique chez les enfants, ce mécanisme
de défense pourrait endommager le développement ultérieur et, même,
compromettre le développement déjà acquis par ceux-ci.
Ce mécanisme de défense joue un rôle dans la réaction du
malade face à la maladie, sous la forme d’une dépression.
Il existe un comportement particulier du malade mettant en
place la régression comme mécanisme de défense, à savoir, le comportement dit
« de l’enfant gâté ». Dans ce type de comportement, le malade est à
la fois tyrannique et dépendant. Il exige que toute la famille soit à son
service, que tous ses désirs soient satisfaits immédiatement ; il est
toujours mécontent et crée autour de lui une situation désagréable.
La formation réactionnelle agressive :
dans ce cas, le malade accuse son entourage (famille, milieu hospitalier et
professionnel, etc…) d’être la cause de sa maladie, de ne pas l’aider
suffisamment. Il ne veut pas accepter les soins ni prendre ses
médicaments ; il ne respecte pas le régime. Parfois cette agressivité est
dirigée contre le malade lui-même.
Cette formation réactionnelle agressive est à la base des
réactions à la maladie suivantes : révolte, sinistrose et certaines
réactions suicidaires. Il est très difficile de soigner ces malades ;
d’autant plus que la réponse d’un personnel médical non expérimenté pourrait se
manifester sous forme de contre-agressivité.
La dénégation de la réalité : le malade
nie toute l’évidence de sa maladie, bien qu’il accepte les prescriptions
médicales. Cette forme de défense psychologique se rencontre ordinairement en
cas de maladies graves chroniques, par exemple, dans le cas de tumeurs où cette
dénégation peut être totale. Ce mécanisme traduit des efforts profonds de la
personnalité qu’il faut savoir respecter.
REFERENCES
Feuillets du cours du Dr Poutsai V. pour l’enseignement en
psychologie médicale, Faculté de Médecine de Vientiane, 1981.
Cours de psychologie médicale du Dr Poutsai V. traduit en
langue lao par le Dr Sisouk Vongphrachanh.
BIBLIOGRAPHIE
J. Delay, P. Pichot. – Abrégé de psychologie, Masson et Cie,
Paris, 1971.
G. Heuyer. - Vingt leçons de psychologie médicale. Presses
Universitaires de France, Paris, 1966.
L. Moor – Eléments de psychologie médicale de la pratique
quotidienne. L’expression Scientifique française, Paris, 1972.
J. Oulès – La psychologie médicale. Privat, Paris, 1966.
P.B. Schneider – Psychologie Médicale. Payot, Paris, 1969.
dimanche 10 janvier 2016
Fiche : Myologie du Membre Supérieur
1. Epaule
Muscle
|
Action
|
Innervation
|
Deltoïde
|
Abduction,
ante pulsion et retropulsion, adduction
|
nerf
circonflexe
|
Sous
scapulaire
|
Adduction, rotateur interne
|
nerf du sous-scapulaire
|
Sous-épineux
|
Rotateur
externe
|
nerf
supra-scapulaire
|
Sus-épineux
|
Abduction
|
nerf supra-scapulaire
|
Petit
rond
|
Rotateur
externe
|
nerf
circonflexe
|
Grand
rond
|
Retro pulsion + adduction
|
nerf du grand rond
|
Grand
dorsal
|
Porte
le bras en arrière, dedans. Rotateur interne
|
nerf
du grand dorsal
|
Petit
pectoral
|
Ante pulsion du bras
|
nerf du petit pectoral
|
Grand
pectoral
|
Adductionerf
Rotateur interne
|
nerf
du grand pectoral
|
Grand
dentelé (dentelé ant.)
|
Antepulseur si thorax fixe
Inspiratoire si scapula fixe |
nerf du grand dentelé
|
Trapèze
|
Abduction
|
nerf
spinal (XIème nerf crânien) et nerf du trapèze
|
2. Bras
Muscle
|
Action
|
Innervation
|
Loge
|
Coraco-brachial
|
Ante
pulsion + adduction
|
nerf
musculo-cutané
|
Loge
antérieure = nerf musculo-cutané
|
Brachial
antérieur
|
Flexion du coude
|
nerf musculo-cutané
|
|
Biceps
brachial
|
Flexion
du coude
|
nerf
musculo-cutané
|
|
|
|||
Triceps
|
Extension
du coude
|
nerf
radial
|
Loge
postérieure = nerf radial
|
Anconé
|
Renforce le triceps, stabilise le coude.
|
nerf radial
|
3. Avant-Bras
Muscle
|
Action
|
Innervation
|
Plan
|
Loge
|
Carré
Pronateur
|
Pronation
|
nerf
médian
|
profond
|
Loge
antérieure, nerf médian principalement (sauf Fléchisseur IV, V et fléchisseur
ulnaire du carpe)
|
Fléchisseur
Commun profond des doigts
|
Fléchisseur P3 sur P2
|
nerf médian pour II, IIIèmes doigts
nerf ulnaire pour IV, Vème doigts |
||
Fléchisseur
propre du I
|
Fléchisseur
de P2 sur P1
|
nerf
médian
|
||
Fléchisseur
Commun Superficiel des doigts
|
Fléchisseur de P2 sur P1
|
nerf médian
|
moyen
|
|
Rond
pronateur
|
Pronation
|
nerf
médian
|
superficiel
|
|
Fléchisseur
radial du carpe
|
Flexion externe (adducteur)
|
nerf médian
|
||
Long
palmaire
|
Flexion
palmaire
|
nerf
médian
|
||
Fléchisseur
ulnaire du carpe
|
Flexion interne (adducteur)
|
nerf médian
|
||
|
||||
Court
supinateur
|
Supinateur
|
nerf radial
|
profond
|
Loge latérale
(nerf radial) |
Long
supinateur
|
Supinateur,
fléchisseur du coude
|
nerf
radial
|
||
Long
extenseur radial du carpe
|
Extenseur, faible adducteur du carpe
|
nerf radial
|
||
Court
extenseur radial du carpe
|
Extenseur,
faible adducteur du carpe
|
nerf
radial
|
||
Brachio-radial
|
Flexion du coude, faible supination
|
nerf radial
|
superficiel
|
|
|
||||
Long
abducteur du pouce
|
Abducteur
|
nerf radial
|
profond
|
Loge postérieure
(nerf radial) |
Court
extenseur du pouce
|
Extenseur
de P1 sur méta I
|
nerf
radial
|
||
Long
extenseur du pouce
|
Extenseur de P2 sur P1 du pouce
|
nerf radial
|
||
Extenseur
propre de l'index
|
Extenseur
|
nerf
radial
|
||
Anconé
|
Stabilisateur du coude
|
nerf radial (branche du muscle vaste
médial et de l'anconé)
|
superficiel
|
|
Extenseur
commun des doigts
|
Extenseur
|
nerf
radial
|
||
Extenseur
propre du V
|
Extenseur
|
nerf radial
|
||
Extenseur
ulnaire du carpe
|
Extenseur,
faible adduction
|
nerf
radial
|
4. Main
Muscle
|
Action
|
Innervation
|
Loge
|
4
inter-osseux palmaires
|
Flexion
de l'articulation métacarpo-phalangienne + extension du doigt
|
nerf
ulnaire
|
Loge
moyenne (palmaire)
|
4
inter-osseux dorsaux
|
Flexion de l'articulation
métacarpo-phalangienne + extension du doigt
|
nerf ulnaire
|
|
Muscles
lombricaux
|
Flexion
de l'articulation métacarpo-phalangienne + extension distale du doigt
(précision des mouvements)
|
nerf
médian pour I et II
nerf ulnaire pour III et IV |
|
|
|||
Court
adducteur du pouce
|
Adduction
|
nerf
ulnaire
|
Loge
externe (thénar)
|
Court
fléchisseur du pouce
|
Flexion
|
nerf ulnaire (faisceau profond)
nerf médian (faisceau superficiel) |
|
opposant
du pouce
|
Opposition
|
nerf
médian
|
|
Court
abducteur du pouce
|
Abduction
|
nerf médian
|
|
|
|||
Court
fléchisseur du V (auriculaire)
|
Flexion
|
nerf ulnaire
|
Loge interne (hypothénar)
(nerf ulnaire) |
Opposant
du V
|
Opposition
|
nerf
ulnaire
|
|
Court
adducteur du V
|
Adduction
|
nerf ulnaire
|
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